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Les valeurs du leadership se développent par l’expérience personnelle

Dernière mise à jour : 22 août 2020

Pour compléter mon post précédent traitant de la nature du leadership, je voulais vous emmener plus loin car le leadership humain, cela se comprend aisément. Pour entrer dans les mœurs, si on peut dire, cela ne se passe ni sur Linkedin, ni dans les livres, ni avec des conférences. Du moins ce n’est pas suffisant car l’enjeu ne réside pas dans l’acquisition de techniques et d’outils mais dans la libération des potentiels (talents, qualités humaines et relationnelles, ...) qui sommeillent en chaque personne.



A 6 ans, les deux meilleurs amis de Martin Luther King sont blancs. Un jour, ils se mettent à refuser de jouer avec lui prétextant telle ou telle raison ; blessé, Martin s’en ouvre à sa maman qui lui explique alors la ségrégation raciale tout en lui disant qu’il ne devait jamais avoir le sentiment d’être « moins que quiconque » et qu’il était « aussi bon que n’importe qui d’autre ». Il prend conscience du réel et vit alors dans une tension interne entre ce que lui dit sa mère et ce qu’il vit dans le monde. On connait la suite.


La combinaison des expériences et des explications contribue activement à des prises de conscience, une transformation véritable de l’être et un ancrage durable des comportements au quotidien.


Expérience ou connaissance ? les deux !


« Les choses sont l’expérience qu’on en fait » affirme Dewey, théoricien de l'apprentissage par l'expérience. Même si ce postulat radical pourrait être infirmé, l’idée n’en est pas moins intéressante si on la rapporte aux valeurs et aux qualités humaines. En effet, la connaissance des valeurs et des qualités ne fait pas de la personne qui les connait une personne valeureuse et de qualité. La connaissance ne suffit pas, voire elle est secondaire. C’est l’expérience humaine, sociale, vécue réellement et au premier degré de la vraie vie, avec observation objective des résultats de tel ou tel comportement sur soi-même ou du tier impacté qui a progressivement construit un corpus de valeurs universelles. La connaissance aide à intégrer ces codes de vie afin de bénéficier de l’expérience de nos ascendants. Elle aide également à relier l’expérience circonstancielle et le réel pour éviter les fausses routes.


Nous voyons tant de fausses routes dans l’histoire humaine. Que ce soit dans notre histoire personnelle ou celle des peuples. Elles ont toutes comme point commun de s’affranchir de l’expérience des autres et de faire fi de leurs enseignements. Finalement, en s’affranchissant de milliers d’années de réflexion intellectuelle et morale, l’adolescent permanent préfère changer les lignes pour se libérer de ce qu’il estime être des carcans de la pensée réactionnaire plutôt que de les accueillir et de les perfectionner. Une plus grande prudence éviterait bien des tracas et des larmes.


Or la pensée philosophique, depuis plusieurs millénaires, est motivée par la recherche du beau, du vrai et du bien. Elle a un sens. Et c’est par l’observation de l’expérience relationnelle et sociale vécue réellement par les philosophes (c’est très clair chez les grecs et les romains) que les lois sociales ont été pensées et structurées. Même si leurs réflexions se limitaient aux citoyens, elles n’en sont pas moins vertueuses. C’est sur cette base de référence que la pensée et les concepts occidentaux s’établissent, disons même dans la culture gréco-latine, et particulièrement en France. Cette pensée tend vers un bien universel (le mien ET celui de l’autre).


Donc l’expérience et la connaissance sont les deux piliers de l’intégration de l’apprentissage en matière de valeurs humaines. Mais allons un peu plus loin.


Impact pluridimensionnel de l’expérience.


Dewey considère comme absolument majeur que l’expérience comporte une dimension intellectuelle, émotionnelle, corporelle et conative (tension vers une action, un engagement). Selon lui, ces dimensions sont même inséparables, interdépendantes et interactives.

« J’ai vu mon père, tablier serré autour de la taille, une paire de ciseaux à la main, occupé à couper les cheveux d’un pauvre gars. Il s’y prenait très mal, le type le houspillait sans arrêt car il lui tirait les cheveux. Quand nous sommes repartis, il s’est adressé à nous : Avez-vous vu comme il est difficile d’être digne d’aider les pauvres ? »

Nous connaissons la suite de la vie d’Henri Grouès, plus connu sous son nom de résistant : l’Abbé Pierre.



C’est bien gentil tout ça, mais comment aider mes managers à tenir la tension de leur position ?


Par des expériences choisies entre mille, toutes orientées pour impacter certaines dimensions de la personne et visant telle ou telle prise de conscience, vos managers vivront une aventure et feront progressivement bouger les lignes eux-mêmes : par exemple, accroître leur sensibilité à l’importance de la relation humaine, mettre du sens partout où c’est possible et rester ferme dans les situations tendues et difficiles.


Oui, leur ancrage dans les valeurs touchera non seulement le cadre professionnel, mais aussi le cadre personnel avec une meilleure capacité à l’engagement personnel. Le risque ? que la vie personnelle de vos managers soit elle-même centrée sur les mêmes valeurs : intégrité, courage, prudence, équilibre, authenticité, … avec toutes les conséquences vertueuses que cela peut engendrer naturellement notamment la reconnaissance envers l’entreprise qui les fait grandir humainement. Certes, on peut avoir une certaine appréhension à l’inconnu, mais nous avons tous une soif de vivre des expériences fortes émotionnellement parlant, et celles que proposent Revelacio sont bien des aventures à vivre.


Endosser la posture de l’explorateur


Chacun aimerait explorer des territoires perdus et inconnus, mais les territoires géographiques ont tous été explorés. Le plus grand espace vierge est notre monde intérieur si difficile d’accès. Chez Revelacio nous ne nous intéressons pas à l’histoire personnelle de chacun, mais aux freins, croyances et limites qui empêchent la personne de libérer le meilleur d’elle-même, ce qui l’empêche d’être libre vis-à-vis d’elle-même et de déployer des comportements positifs (alias vertueux). Car toute personne humaine tend naturellement vers le bien.


Le premier frein est l’absence de conscience de soi qui nous rend comme des automates se mouvant selon un programme codé dans le passé , passant sa vie à rejouer sans cesse les mêmes comportements face aux mêmes situations (comme l'IA pour mes amis informaticiens).


Avec les philosophes et toutes les disciplines humaines, nous savons pertinemment que tout être humain tend naturellement à faire le bien, mais que nous ne voyons qu’une partie de nous-même. C’est d’ailleurs ce qui nous différencie des animaux. Les philosophes pratiquent l’art du questionnement personnel pour développer la conscience de soi, inséparable d’une certaine éthique vis-à-vis de soi et des autres. Ce qu’ils cherchent, c’est la perfection. Pour cela, ils savent devoir passer par la recherche de la vérité. La vérité sur eux-mêmes en premier. Et dès lors que nous avons atteint ce seuil, nous pourrons - éventuellement - nous occuper de celle des autres.


Ceci implique une deuxième dimension préalable à la première pour vivre l’expérience de la vie : l’humilité. Reconnaître qu’on ne sait pas tout, reconnaître ses limites, les frontières que l’on n’a pas traversées. Se reconnaître soi-même aveugle de soi-même. Accueillir les autres et les expériences comme des occasions de mieux se voir et se connaître soi-même. L’humilité invite à l’accueil, invite à la démission de la position de « sachant ».


L’explorateur sait qu’il ne sait pas. Il est curieux et intrigué par ce qui se cache derrière l’inconnu. Il engage son courage pour partir à la découverte de ce qu’il ne connaît pas. Il est moins intéressé par ce qu’il imagine de l’inconnu que par sa réalité. Cette réalité seule qui peut lui faire prendre les bonnes décisions. Le courage est une troisième dimension engagée intrinsèquement dans l’aventure.


Par principe, l’expérience fait grandir la disposition au questionnement dans un monde où nous sommes submergés d’informations. En apparence, les informations reçues se présentent comme des réponses à nos questionnements personnels. Ce peut être le cas mais pas forcément. En outre, elles l’empêchent par asphyxie, par élimination du temps de la réflexion personnelle, de la méditation, de la manducation ; c’est pourquoi, dans les expériences proposées, nous proposons des temps de silence et de questionnement en donnant quelques clés de compréhension de la nature humaine pour alimenter cette réflexion. Ainsi, les expériences sont vécues sous un l’éclairage du bénéfice des valeurs et de l’élimination des croyances limitantes afin de faciliter l’adhésion de la volonté propre à oser et risquer le changement de comportement.

Lorsqu'une activité se poursuit jusqu'à en subir les conséquences, lorsque le changement apporté par l'action se reflète dans un changement produit en nous-même, le mouvement est chargé de signification. Dewey.

… Il est alors impactant.

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