L'après-Covid ouvre sur une période compliquée pour les entreprises. Pour quelques-unes, se séparer de certains de leurs managers semble inéluctable. Une occasion pour les personnes concernées de transformer cette épreuve en opportunité ? Effectivement, il est peut-être temps, pour elles, de réfléchir à un projet professionnel porteur de sens et de valeurs. Un projet de vie en cohérence avec leurs aspirations profondes, leur vocation, leurs talents, ... et les besoins du monde.
"Le temps d'après, ne sera pas le temps d'avant" disaient-ils.
Comme évoqué dans un précédent post, après ce COVID-19, il y aura pour les managers, et selon toute vraisemblance, au moins deux situations « d’après le confinement ». Ceux qui vont rester et ceux qui seront invités à partir. Et même si les deux catégories auront besoin d’être accompagnées ; aujourd’hui, j’ai une pensée toute particulière pour la seconde.
Face à l’épreuve
Car dans « le monde d’après », il va y avoir de la casse. Il ne faut pas être devin pour le comprendre. Cela passera par des ruptures conventionnelles, des licenciements, des plans sociaux, … et les cadres ne seront pas épargnés. Les façons d’aborder ce genre de situation professionnelle imprévue et douloureuse demeurent aussi nombreuses que les personnes concernées. Nous pouvons vivre cela comme une fatalité, une injustice, un affront, un problème de plus, de la malchance … Voire un peu tout cela à la fois.
Toute épreuve … une opportunité ?
Mais, il est aussi possible de vivre cette adversité comme une opportunité de transformer des choses en moi et dans ma vie. D’ailleurs, je reste persuadé que face à toute adversité qui fait voler en éclat mon équilibre de vie, l’enjeu n’est pas de m’accrocher à ce qui m’échappe et me rejette.
Au début, le temps de deuil
Pourtant, face au danger de la situation, un comportement premier me pousse soit à fuir, soit à me figer, soit à combattre. Choisir une de ces options « pavloviennes » permet de me protéger. Elles assurent aussi à chacun de vivre, à son rythme et selon sa personnalité, les étapes du processus de deuil (déni, marchandage, colère, peur, désespoir et acceptation). Alors, viendra le temps de l’intégration de la réalité et de la reconstruction.
Deux façons de rebondir
Ce temps de deuil peut être appréhendé de deux façons très différentes, selon les contraintes et les dispositions de chacun. Soit, je fais du « même » et j’essaie de rapidement retrouver une activité professionnelle souvent dans le même domaine. Et ce, sans trop me poser de questions. Soit, j’en profite pour envisager les choses différemment.
Une opportunité pour changer … de « moteur »
Car cette épreuve, comme toutes celles de la vie, reste avant tout une occasion de me transformer. De changer de « moteur » dans ma vie professionnelle et personnelle. Changer ce qui me met en mouvement dans la vie et au travail. Quels sont mes réels leviers de motivation intrinsèque ? Oui, il est temps d’entamer une transformation de l’intérieur pour mieux vivre à l’extérieur et offrir le meilleur de soi. En effet, ce temps de deuil ne peut-il pas être mis à profit aussi pour faire un bilan et envisager un nouvel état d’esprit professionnel, une nouvelle façon d’appréhender le travail, un nouvel équilibre vie pro. / vie perso., peut-être même une nouvelle profession ? Avec plus de sens, de motivation, d’engagement ? Quelque chose qui me ressemble, plus en adéquation avec mes valeurs, mes aspirations, mes talents ? Seul ou au sein d’un collectif qui les partage et les accueillent ? Pour offrir du beau du bon du vrai au monde ? Pour partager, rassembler, préserver, prendre soin … ?
Des questions fondamentales, en somme.
Se poser les questions essentielles et existentielles
Au même titre qu’un burn-out, que la crise de milieu de vie, qu’une maladie, voire qu’un confinement (sic) … cette épreuve professionnelle m’invite à questionner le sens de ce que je fais, le comment je le vis et ce que je fais.
Après avoir vécu à toute vitesse, sans me poser de question, en réponse aux injonctions et aux attentes parentales et sociétale, l’heure est venue de m’arrêter et de réfléchir aux question essentielles et existentielles. Essentielles sur « qui je suis » (mon identité, mes qualités, mes talents, …) et existentielles sur « pour faire quoi » (le sens de ma vie, ma vocation, ma mission, …).
Il va donc me falloir grandir en conscience et en connaissance sur qui je suis profondément et sur ce que je désire offrir au monde. Mieux me connaitre pour offrir le meilleur de soi au monde. Voilà l’enjeu.
Devenir soi, incarner ce que je suis vraiment et l’offrir au monde
J’ai donc l’opportunité d’ajuster ma réalité extérieure à mon être profond et aussi d’inscrire ce que je fais dans une logique de sens plus large pour servir les autres et le monde. Tendre vers une congruence plus grande entre ce que je suis, ce que je fais et ce dont le monde a besoin. Car c’est bien l’écart entre ce que je suis profondément et ce que je vis ainsi que la perte de sens de ce que je fais qui crée ma souffrance au quotidien. Souffrance que j’avais appris à enfouir et à taire, depuis tout ce temps. Cette épreuve l’a révélé.
A présent, j’aspire à aligner ce que je suis (ma spécificité, mes désirs, mes aspirations, mes talents, mes compétences) et ce que je suis appelés à faire (mon métier, mon relationnel, ma façon d’appréhender le travail) dans une logique de sens. Un sens qui m’élève et m’inspire à porter des valeurs et des vertus d’humanité dans ce monde.
Entrer dans son flow, servir le monde et inspirer les autres
Alors, je crée par cette cohérence entre l’intérieur et l’extérieur de mon être, les conditions pour entrer dans mon « flow », dans ma fluidité, dans la zone du moindre effort et du maximum d’effet, dans ma pleine puissance et ma fécondité. En assumant pleinement qui je suis profondément, j‘offre le meilleur de moi aux autres et au monde que je sers. J’inspire alors mon écosystème par cette exemplarité.
Vais-je oser ?
Oser faire le pas de devenir réellement qui je suis et faire ce pour quoi je suis fait ? Au-delà des injonctions sociales, des contraintes matérielles et familiales, des peurs, vais-je oser entamer ce chemin de reconversion ? Ce nouveau projet professionnel qui me tient à cœur ? Mes rêves d’enfant mis aux oubliettes ? Mes aspirations profondes que je tais ? Ce que j’aimerais tant apporter au monde et dont je pense qu’il a besoin ?
Si les inconvénients de ma vie actuelle sont supérieurs aux avantages, je le ferai. Et si c’est une question de vie ou de mort de mon « être ». Je le ferai aussi. Même si je n’en connais pas le prix, je vais m’engager dans cette voie du renouveau personnel et professionnel.
S'alléger de "ce que je ne suis pas"
Tout cheminement de connaissance de soi est avant tout un chemin d’allègement personnel et non de développement personnel. L’enjeu de ce chemin n’est pas d’acquérir des ressources, des qualités, des talents, … à l’extérieur de soi mais de révéler des potentialités qui depuis toujours sommeillent à l’intérieur de soi.
A la manière d’un sculpteur qui enlève de la matière pour laisser apparaître sa sculpture tel est le chemin de l’Être humain pour advenir à Soi. Je suis donc invité à principalement m’alléger de mes peurs, puis à me libérer de mes croyances limitantes sur ma capacité à être et à agir, enfin à sortir de mes scénarios de bourreau, de victime et de sauveur pour naitre à qui je suis vraiment.
Devenir un leader en soi
Or, nous pouvons distinguer trois dimensions au leadership. Le leadership vocationnel qui me rend auteur de ma vie, le leadership relationnel qui m’ouvre au leadership avec les autres et le leadership inspirationnel qui m’amène à être un leader pour le monde. Le leadership vocationnel consiste à bâtir les fondations d’un leadership humain, responsable et solidaire. Il constitue la pierre d’angle de la construction d’un leader : ETRE SOI. Il mène à connaitre son identité spécifique, découvrir sa vocation unique, libérer ses talents propres et accéder à sa mission particulière. Ainsi, je vais pouvoir occuper ma place dans le monde. Ma simple place mais la juste place. Celle à laquelle je suis appelé et non pas celle des autres que je regarde, à laquelle je me compare ou que je convoite jalousement … mais la mienne. Celle qui m’attend. Une place que personne ne peut prendre car elle m’est dévolue. Encore faudrait-il que je la connaisse, que je la veuille et que je l’assume.
Alors prêt à embarquer pour la destination la plus exotique et vivifiante qui soit ?
C’est à dire vous-même.
Il est temps, je crois …
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